Le marché immobilier de Montréal a montré des changements notables entre octobre 2023 et octobre 2024, selon les statistiques de l’APCIQ. L’évolution des ventes, des prix et de l’inventaire dans les segments des copropriétés, des maisons unifamiliales et des multilogements reflète l’impact des conditions économiques actuelles, notamment la hausse des taux d’intérêt.
Copropriétés
Les ventes de copropriétés ont diminué en 2024 comparativement à l’année précédente. Cela s’explique en partie par la réticence des acheteurs face aux taux d’intérêt élevés, qui rendent le financement moins accessible. Malgré cette baisse de la demande, le prix médian des copropriétés a légèrement augmenté, illustrant une demande résiduelle dans ce segment en raison du faible inventaire. Par exemple, les unités en centre-ville continuent d’attirer de jeunes acheteurs professionnels et des investisseurs, mais à un rythme ralenti.
Maisons unifamiliales
Les maisons unifamiliales sont aussi touchées par cette diminution des ventes, mais le segment connaît une variation plus marquée dans l’inventaire disponible. En effet, en octobre 2024, le nombre de maisons unifamiliales à vendre a augmenté comparativement à 2023, offrant aux acheteurs plus d’options. Cependant, le prix médian des unifamiliales ne montre pas de forte baisse, signe que la demande est toujours présente. Un exemple est le marché dans des quartiers recherchés comme le Plateau-Mont-Royal, où la demande reste constante malgré les prix élevés.
Multilogements
Les propriétés à revenus, ou multilogements, constituent un segment un peu différent. En octobre 2024, les ventes de multilogements ont également ralenti, une conséquence directe de la hausse des coûts de financement pour les investisseurs. De plus, avec la hausse de l’inventaire, certains acheteurs ont davantage de pouvoir de négociation. Cependant, les prix médians des multilogements se maintiennent mieux que prévu en raison de l’intérêt persistant pour ce type d’investissement à long terme. Par exemple, dans des quartiers en pleine transformation comme Rosemont et Villeray, les multilogements demeurent des investissements attrayants pour des acheteurs à la recherche de rentabilité dans un contexte de pénurie de logements locatifs.
Analyse des tendances globales
Ces changements témoignent d’une normalisation après les hausses et l’euphorie qui ont marqué le marché post-pandémique. Bien que l’augmentation de l’inventaire puisse sembler défavorable aux vendeurs, elle est perçue comme une opportunité pour les acheteurs qui attendaient un assouplissement du marché. Les taux d’intérêt élevés poussent néanmoins les acheteurs à reconsidérer leur capacité financière, ce qui se traduit par une demande plus modérée et une préférence pour des propriétés moins coûteuses, comme les copropriétés, plutôt que des maisons unifamiliales ou des multilogements.
Perspectives pour 2025
Si les taux d’intérêt se stabilisent ou diminuent, on pourrait voir une reprise de la demande au cours de l’année prochaine, surtout pour les segments des copropriétés et des multilogements. Les investisseurs, notamment, pourraient être attirés par les opportunités de multilogements à un prix plus abordable, tandis que les acheteurs de première maison pourraient retrouver un marché plus accessible pour les maisons unifamiliales dans certains secteurs de l’île de Montréal. Quant aux copropriétés, elles demeureront probablement un choix prisé, surtout pour les jeunes acheteurs qui cherchent un premier achat plus abordable.
En conclusion, les statistiques immobilières de Montréal entre octobre 2023 et octobre 2024 montrent une adaptation du marché aux nouvelles réalités économiques, offrant à la fois des opportunités et des défis aux acheteurs et vendeurs.