En juillet, les ventes résidentielles dans la région de Montréal ont connu une hausse de 12 % par rapport à l’année précédente, atteignant 3 439 transactions, selon les données de l’APCIQ. Cette augmentation s’inscrit dans un contexte de stabilisation des prix et d’un marché en mutation après la pandémie, qui avait initialement poussé de nombreux citadins à quitter les centres urbains pour s’installer en région.
Charles Brant, expert en immobilier, observe que l’exode vers les régions s’est ralenti, notamment en raison du retour partiel au travail en présentiel et de l’arrivée croissante d’immigrants à Montréal. La population de l’île a d’ailleurs augmenté de plus de 90 000 habitants entre 2022 et 2023, un record selon l’Institut de la statistique du Québec.
En ce qui concerne les différents types de propriétés, les ventes ont progressé sur un an : les maisons unifamiliales de 8 %, les copropriétés de 20 %, et les petites propriétés à revenus de 3 %. L’ensemble du Québec a également enregistré une croissance des ventes résidentielles de 12 % en juillet.
Cependant, le marché montre des signes de normalisation, avec une stabilisation des prix dans la région de Montréal. Le prix médian des propriétés y a augmenté de 3 à 6 % en un an, une tendance qui, combinée à une baisse des taux d’intérêt hypothécaires, renforce le pouvoir d’achat des acheteurs. En juillet 2024, une propriété unifamiliale se vendait en moyenne en 52 jours, soit six jours de plus qu’à la même période l’an dernier, illustrant un ralentissement des ventes et une hausse du pouvoir de négociation des acheteurs.
En revanche, la Financière Banque Nationale émet des réserves quant à cette croissance, en soulignant que malgré le début d’un cycle d’assouplissement monétaire, les taux d’intérêt demeurent élevés, freinant une reprise plus marquée. De plus, le marché de l’emploi à Montréal s’est détérioré en juillet, avec un taux de chômage atteignant 6,7 %, au-dessus de la moyenne nationale.
Enfin, la situation diffère dans la région de Québec, où le marché immobilier reste tendu, favorisant les vendeurs. À Québec, les prix médians ont grimpé de 15 % et les délais de vente se sont raccourcis, signe d’un marché déséquilibré par rapport au reste de la province.